Travailler chez soi : la fabrique hybride

Vue côté atelier-cuisine : bois et chaux y jouent avec la lumière (Photo : Fabienne Babinet)


Dans un nouveau chez elle qui résonne avec ce qu’elle aime, la place du travailler « à distance », sensible, est quasi invisible.


Dans le vif des aléas pandémiques, Alice trouve son nouvel appartement. Sols, murs et plafond sont revêtus façon kitch. L’urgence, après avoir posé son lit de camp, est de se débarrasser des pierres murales en plastique. Assainir, respirer… 

Nous dialoguons autour de ses besoins : au fil de ces échanges naît un atelier-séjour-cuisine, espace polyvalent et ouvert, lieu de télétravail aussi. Suivent le design et les devis d’artisans qualifiés : pas de queue de budget pour mettre en œuvre la chaux dont Alice rêve sur les murs… Celle-ci frôle alors l’échec en sortant de sa zone de confort ; à la lettre pourtant, elle suit les conseils du vendeur d’une peinture écologique prête à l’emploi. 

Pour la première fois, Alice manie le badigeon. Petit à petit, son geste s'assouplit. Le représentant du fabricant italien, contacté en dernier recours, l’assiste à distance. Ses conseils, sa bienveillance aplanissent les difficultés. Après avoir tâtonné, l’artiste martiale réalise ce qui lui tient à cœur. Au côté de compagnons motivés par leur ouvrage, elle apprécie d’aboutir dans ce qu’elle a entrepris. Une question de confiance, d’atmosphère ?

 

Grâce à ce chez elle qu’elle a contribué à « fabriquer », Alice vibre désormais avec le reste du monde. Espace intime et de la rencontre, ce lieu de vie l’habite comme elle habite ce « salon global » : il lui permet de produire du commun, dans sa « maison » et à distance.


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